Québec : mode d'emploi

Le Québec, vu, analysé et expliqué avec humour par une Franco-Québécoise de souche. S'invitent parfois coups de coeur, coups de gueule et chroniques, ayant ou non rapport avec la Belle Province. Bienvenue et bonne lecture !

Ce foutu train qui, toutes les nuits, passe non loin de chez moi

train.jpgLa nuit dernière, pour la 827e fois au moins, je me suis fait réveiller par les ronflements de mon cher et tendre. Et c'est encore arrivé peu de temps après que je me suis endormie, c'est-à-dire le pire moment pour retrouver le sommeil ensuite.

 

Je le regarde me narguer involontairement, dans son sommeil... Il est bien, lui ! J'ai beau lui souffler des chuuuu-teeeuuu ! exaspérés, le pousser avec mon pied, mon coude, ma main, mes mains, il ne bouge pas, ne bronche pas, ne se met pas à enfin respirer en silence.

 

Il est le roi du lit, de la chambre, et même de la nuit. Il n'a même pas froid ! Le chauffage est éteint et il ne fait pas spécialement chaud mais il est là, hors de la couverture, en caleçon, le bras droit relevé au dessus de sa tête, même pas recroquevillé sur lui-même... Et il ronfle... Et il reste imperturbable... Je crois même que si je lui mettais mes pieds gelés sur le ventre il ne réagirait pas...

 

Moi je ne suis la reine de rien du tout... Je me gèle, même sous la couette, je me fais réveiller par les ronflements, les trains, les voitures et même le vent.

 

Quand je pense que, à 01h40, j'ai interrompu ma passionnante lecture... Je me suis forcée à éteindre ma lumière et remettre mon oreiller à plat, histoire d'être raisonnable, car je savais que quelques heures plus tard ma fille allait se réveiller... Je voulais assurer, être en forme, être une bonne maman toute la journée, de son premier pleure à son dernier pipi... Si j'avais su j'aurais continué à lire jusqu'à ce que mon conjoint commence à ronfler... Jusqu'à ce que le train passe, aussi...

 

Avant de poursuivre, j'aimerais faire une parenthèse à propos des oreillers. Pousser un coup de gueule même. Mon oreiller est tout mou, n'a plus de corps, plus de forme ni de dignité, il est tout écrasé au milieu, il est jauni par le temps (mais pas sale, attention !) et je l'aime ainsi. Qu'est-ce que c'est que ces oreillers tout neufs, trop gros, trop durs et trop rembourrés !? Si je veux me faire un torticolis, je demande à mon conjoint ! J'insiste, j'insiste, et je re-insiste pour qu'il me masse la nuque alors qu'il n'en a pas du tout, du tout envie ! 

 

Et puis concernant le gag de l'oreiller trop gros pour la taie, c'est bon, on a compris... On a toutes bien rigolé à galérer pendant 10 minutes pour mettre nos taies d'oreillers alors est-ce qu'on pourrait passer à autre chose maintenant... ? Refaire des oreillers destinés à rentrer dans les taies ? 

 

Merci !

 

Je reviens à présent au titre de mon article car si je veux qu'il ait un rapport avec mon texte, je dois en parler.

 

Il y a un foutu train qui passe proche de chez moi, toutes les nuits. Ce monstre d'acier, forcément, fait vibrer des trucs dans ma chambre. L'autre nuit j'ai réussi à identifier l'un des bruits qui me réveillait régulièrement : mon miroir. Mon gros miroir, toujours par terre, adossé au mur, même huit mois après notre emménagement. J'ai immédiatement trouvé la solution et ai calé un vieux haut que je ne mets jamais entre le miroir et le mur. A plu le bruit. L'est parti.

 

Mais là, il y a autre chose qui a commencé depuis quelques nuits. Et cette nuit, à 2h12 exactement, pendant que le train passait, ça faisait encore le tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic tic incessant et crispant.

 

Toutes les nuits c'est la même chose ; je me dis "Pu**** !!! Cette fois c'est sûr, demain je trouve c'est quoi le truc qui fait du bruit !!!". Bien évidemment durant la journée je n'y pense jamais. Et la nuit le train repasse et le bruit recommence.

 

Étant une grande experte en immobilier (je ne compte plus le nombre de fois où j'ai déménagé dans ma vie), une grande connaisseuse en matière de problèmes liés au voisinage et à la vie en immeuble, j'avais pensé à tout en visitant cet appartement il y a dix mois. À tout !

 

- Est-ce bien insonorisé ?

- Les fenêtres sont-elles de bonne qualité ?

- Y a-t-il une place de parking privée ?

- Y a-t-il un cabanon, un balcon et un endroit corde-à-linge ? (J'aime mettre mon linge sur une corde-à-linge. Je trouve que ça fait très maman, très femme qui s'occupe bien de son petit foyer. En plus ça sent bon une fois que c'est sec.)

- Nos voisins les plus proches font-ils l'amour fréquemment ? Si oui leur lit est-il collé au mur ? Laissent-ils leurs fenêtres ouvertes l'été ?

- Est-ce un secteur de ploucs, c'est-à-dire de gens qui se parlent fort d'un trottoir à l'autre pendant que d'autres aiment dormir ou avoir la paix, tout simplement ?

- Y a-t-il beaucoup de chiens ? De paresseux qui appuient sur leur foutu bouton de télécommande automobile qui fait "Bip", "Bip Bip", plutôt que de fermer leurs portières avec une clé ?

- Y a-t-il des courses de motos, des ados qui apprennent à faire du skateboard devant chez eux, des matchs de hockey sur goudron en plein milieu de la rue (la grande mode ici) ?

 

J'avais donc bel et bien pensé à tout, mais pas au train...

 

Pour mon prochain logement, donc, prière de me faire penser à demander s'il y a des lignes aériennes dans le quartier et des professeurs de cornemuse qui reçoivent leurs élèves chez eux. 

 

Voilà, mon histoire de train et d'oreillers est terminée. C'était bien hein ?

 

 

PS : On ne dirait pas comme ça mais j'aime mon conjoint et c'est un homme merveilleux.

 

 

La question Facebook : toi aussi tu trouves que c'est bien les oreillers mous et écrasés ?

 

 

(photo : wallyir, Morguefile)

 

 

 

 

 

 

 

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