Québec : mode d'emploi

Le Québec, vu, analysé et expliqué avec humour par une Franco-Québécoise de souche. S'invitent parfois coups de coeur, coups de gueule et chroniques, ayant ou non rapport avec la Belle Province. Bienvenue et bonne lecture !

Leçon de québécois n°1 : décoder les annonces d'appartements à louer

DSCF9197.JPGFutur ou nouvel au Québec, vous aurez besoin de vous loger ! Voici donc un petit lexique qui vous sera d'une GRANDE utilité. Étant une grande habituée des déménagements, j'ai passé un nombre phénoménal d'heures à chercher des appartements à louer, des maisons à vendre, à visiter des logements plus ou moins acceptables, sans parler du temps perdu en rénovations, peinture, etc. Croyez-moi, le petit guide qui suit n'a rien de superflu. Entre les termes immobiliers qui sont rarement similaires à ceux utilisés en France et le "style" rédactionnel de certains propriétaires ou professionnels de l'immobilier, vous avez besoin de mes lumières.

 

Les appellations d'appartements au Québec

 

Au Québec, on ne dit pas un T2 ou un F3 mais un 2 ½, un 3 ½, etc. Le chiffre représente le nombre de pièces au total et le ½, la salle-de-bain (qui comprend aussi les toilettes). Ainsi, un 3 ½ est un appartement composé d'un salon, d'une cuisine, d'une chambre et d'une salle-de-bain ; même chose pour le 4 ½ mais avec une chambre de plus et ainsi de suite.

 

Un "condominium" (ou condo) est un appartement aussi, mais un appartement à vendre. Jamais vous ne verrez inscrit "appartement à vendre" au Québec. Seulement "condominium à vendre". Quelquefois, mais c'est très rare, un propriétaire de condo décide de louer son logement. Attendez-vous alors à payer plus cher car les condominiums sont généralement plus luxueux que les appartements. Attention à ne pas confondre "condo" et "condom" à l'oral (on se trompe plus facilement qu'on ne le pense...).

 

Les étages : répartiton et noms

 

Le rez-de-chaussée est considéré au Québec comme le premier étage. Ainsi, si une annonce indique que le logement à louer se trouve au 2e étage, il s'agit en fait du premier étage. La plupart des immeubles possèdent un sous-sol habitable. Généralement, le loyer est un peu moins cher (quelques dizaines de dollars en moins par rapport aux autres étages). Rassurez-vous, il y a quand même des fenêtres - mais plus petites. Le demi sous-sol est un peu plus surelevé que le sous-sol (tout court), donc un peu moins sombre.

 

Dans les immeubles plus luxueux, le dernier étage se nomme le "penthouse". Il s'agit en fait d'un appartement-terrasse très spacieux et plus cher que les autres.

 

Le terme "bachelor" désigne un appartement dans un sous-sol, mais dans le sous-sol d'une maison individuelle cette fois. Au Québec, toutes les maisons ou presque ont des sous-sols et il n'est pas rare que les propriétaires les transforment en appartements à louer. Bien entendu, le locataire possède sa propre porte d'entrée.

 

Les termes les plus courants qui nécessitent un peu de développement...

 

  • "Duplex", "Triplex"

Il s'agit d'un immeuble à deux ou trois appartements ; l'idéal si l'on recherche la tranquillité.

 

  • "Les entrées laveuse/sécheuse"

Il s'agit des entrées et sorties pour brancher une machine à laver et un sèche-linge, tout simplement. Si ce n'est pas précisé dans l'annonce, c'est généralement qu'il n'y en a pas et ce n'est pas un bon point ! Bien sûr, il y a peut-être une buanderie commune dans l'immeuble (et cela veut dire que l'immeuble est loin d'être du haut de gamme...) ou une laverie automatique au coin de la rue... Cette caractéristique est vraiment importante, surtout au Québec où, rappelons-le, il fait en dessous de zéro durant environ trois-quatre mois de l'année. Aurez-vous envie d'aller jusqu'à une laverie avec vos sacs de linge ?

 

  • Un "locker"

Un "locker" est un cagibi, à l'intérieur de l'immeuble ou de l'appartement (encore mieux). N'oubliez pas que l'hiver québécois nécessite deux jeux de pneus (un d'été et un d'hiver). Le "locker" est donc très pratique pour stocker le matériel encombrant.

 

  • "Stationnement" (tout court), "Stationnement disponible" et "Stationnement inclus"

Si le mot est écrit tout seul ou suivi de "disponible", cela ne veut pas dire qu'il y a un parking réservé aux gens de l'immeuble mais seulement qu'il y a généralement de la place dans la rue. Nuance ! En revanche et c'est beaucoup plus intéressant, lorsque le mot "inclus" suit le mot "stationnement", il s'agit alors d'une ou deux places de parking réservées aux futurs locataires. Un très bon plus aussi car se garer dans la rue à Montréal (ou ailleurs) l'hiver relève parfois de l'exploit. Mais peut-être ne souhaitez-vous pas avoir de voiture dans votre nouveau pays...

 

  • "Chauffé/éclairé", "Pas chauffé/pas éclairé"

Certains propriétaires ne se cassent pas la tête quand vient le temps de rédiger leur annonce. Lorsque vous lisez "pas chauffé, pas éclairé", cela ne signifie pas qu'il n'y a ni chauffage ni éclairage compris dans le loyer mais seulement que la consommation que vous en ferez sera à vos frais. En revanche, s'il est inscrit "chauffé et éclairé", vous ne recevrez pas de factures de chauffage et d'électricité mais le loyer d'un tel logement sera naturellement plus élevé.

 

  • "Tout inclus", "Rien d'inclus"

Cela signifie la même chose. Soit le propriétaire prend en charge les consommations de chauffage, d'eau chaude et d'électricité (tout inclus), soit c'est entièrement à vos frais (rien d'inclus).

 

  • "Frigidaire, poêle, laveuse et sécheuse inclus" 

Tout d'abord, il est bon de préciser que le poêle au Québec désigne la cuisinière et non une poêle à frire ! La laveuse, vous l'aurez compris, est la machine à laver et la sécheuse : le sèche-linge. Lorsque vous tombez sur ce genre de formules, cela signifie non seulement que ces appareils électroménagers sont déjà dans l'appartement mais qu'ils sont également compris dans le loyer. Intéressant lorsque l'on débarque tout juste en terre québécoise, sans forcément l'envie de dépenser ses économies en ameublement.

 

  • "Premier mois gratuit", "Deux premiers mois gratuits" (encore pire !) 

Ne vous réjouissez pas en découvrant ce genre d'annonces car il s'agit bien souvent d'un immeuble très bas de gamme, très mal insonorisé et... pas pour vous finalement ! Ne tombez donc pas dans le panneau et passez à l'annonce suivante.

 

Il faut savoir qu'il y a beaucoup d'anglophones, d'Italiens et de gens dont le français n'est pas la langue maternelle à Montréal. Il est donc courant de tomber sur des annonces truffées de fautes et parfois même, incompréhensibles. Le mieux dans ce cas est de téléphoner au numéro indiqué et... de vous débrouiller en franco-anglo-québécois !

 

Bienvenue et bonne chance !

 

(Je vous invite aussi à lire cet article, qui vous donnera des conseils pour la location de votre logement.)

 

Mon coup de coeur : l'angle de vue de ma photo

Mon coup de gueule : mes factures de chauffage de l'hiver dernier

  

 

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