Au Québec, on ne rigole pas avec la Saint-Valentin !

16 Janvier 2014

Le 14 février, au Québec, il est possible de recevoir des chocolats en cadeau même si on est célibataire, même si on est veuf, même si on a 5 ans, même si on n'a jamais été amoureux de sa vie, même si on déteste le chocolat, l'amour et toute autre forme de bonheur.

Ici, la Saint-Valentin c'est surtout la célébration de l'amour en général, la célébration des gens que l'on apprécie, plutôt qu'une petite histoire entre amoureux seulement... Qu'une petite histoire de très vilains égoïstes... !

Dans les écoles on fait faire de la gymnastique inhabituelle à nos doigts en découpant des cœurs à tout-va : il faut décorer les murs, les fenêtres, les portes, et exprimer son amitié, son amour à ses petits camarades mais aussi à la maîtresse, à maman et à papa. Oui, à la maîtresse aussi, même si on est pas amoureux d'elle, même si elle est très méchante, très laide et qu'elle sent super mauvais de la bouche. On fait semblant qu'on l'apprécie et qu'on lui est reconnaissant. Cela a pour but de former la jeunesse. De lui apprendre, très tôt, que dans la vie il faut faire de la lèche et être très hypocrite pour réussir - surtout avec celui ou celle derrière le grand bureau. Futé, n'est-ce pas ?

Même chose avec les petits camarades : on est gen-til. On célèbre l'amour et l'amitié, même avec Kevin et Emma-Léa.

Sur les lieux de travail on est moins menacé par l'overdose de cœurs en papier mais on est tout de même bel et bien dans l'esprit saint-valentinois. Beaucoup de patrons n'hésitent pas à offrir des chocolats à leurs employés, les vêtements rouges sont souvent mis à l'honneur le jour J, et les collègues de boulot mangent parfois même ensemble à midi.

Il n'est pas obligatoire de devenir l'ami(e) de Bertrand, le graphiste un peu envahissant et égocentrique du bureau, mais l'on peut tout de même faire un petit effort pendant quelques jours, ou du moins LE jour de la Saint-Valentin, et cesser de le traiter de gros crétin de service dès qu'il a le dos tourné. Après tout il vous a quand même donné une cigarette il y a huit ans et c'est aussi ça la Saint-Valentin. Chercher le bon, le bien en chaque être humain.

Bien sûr, les couples restent incontestablement les plus visés par cette belle et gentille fête, même en Amérique du Nord. Personnellement, je me moque pas mal de recevoir un cadeau... Je suis même plutôt contre tout ce marketing. N'avons-nous pas suffisamment vidé nos comptes pendant le mois de décembre ? En revanche, un bon resto - sans enfants -, suivi d'un verre, suivis d'un bon massage : voui, voui, voui et re-voui.

Oui, je sais bien qu'un bon resto, suivi en plus d'un verre, coûte logiquement plus cher qu'une boîte de chocolats ou qu'une paire de boucle d'oreilles en faux argent, mais qui a dit que je tenais des propos cohérents ?

(crédit photo : jfelias, Morguefile)